Membre du Panthéon
George Young
Intronisé en 1955
Détails membres
Faits saillants
Le premier à nager le Catalina Swim, de l’île Catalina à Point Vincente en Californie - en gagner le marathon de Wrigley
champion, CNE Marathon de natation
Biographie
Le 16 janvier 1927, un nom se retrouve sur toutes les lèvres des amateurs de natation – George Young. Ce jeune torontois sans le sous de dix-sept ans fait beaucoup d’éclat à l’échelle internationale alors qu’il est le premier à nager le Catalina Swim, de l’île Catalina à Point Vincente en Californie, s’emparant du coup d’une bourse de 25 000 $. Ce qui aurait dû être une glorieuse légende de misère à la richesse tourne cependant au vinaigre moins d’un an plus tard quand le jeune champion ne réussit pas à se montrer digne des attentes de ses capricieux admirateurs. Son plus grand triomphe se révèle aussi sa pire tragédie, et ce n’est que des années plus tard que ses vastes réalisations sont correctement reconnues. Né en Écosse en 1910, George n’est encore qu’un bébé quand il arrive au Canada avec sa mère après le décès de son père. La vie est difficile pour les deux immigrants, mais le jeune garçon trouve réconfort dans les eaux de la piscine du YMCA du West End de Toronto. Sous la tutelle de l’entraîneur Johnny Walker, George a tôt fait de nager son chemin vers la victoire dans de nombreuses courses de distance locales, gagnant quatre nages à travers la baie à Toronto, trois à Montréal de pont à pont, et le 220 verges canadien. Quand il entend parler du marathon de Wrigley, qui offre un prix de 25 000 $ au premier nageur à traverser le Catalina Channel, le jeune de dix-sept ans décide de se rendre sur la côte du Pacifique. Lui et un ami, Bill Hastings, partent en moto, mais celle-ci les laisse en panne près d’Arkansas, et les deux garçons doivent faire du stop jusqu’en Californie. Ils arrivent finalement à Los Angeles en décembre 1926, ce qui laisse quelques semaines à George pour s’entraîner en prévision de la décourageante nage à venir. Les seules traversées de ce canal enregistrées ont été exécutées par une équipe de relais de quinze nageurs sur une durée de 23 heures. Le 15 janvier, George Young plonge de la rive de l’Île Catalina aux côtés de 100 des meilleurs nageurs de distance, dont plusieurs sont des champions de marathon, des médaillés olympiques, et des détenteurs de records. Personne n’a jamais entendu parler du jeune nageur de Toronto. Néanmoins, après quelques heures, George se retrouve en deuxième place derrière le champion de Chicago Norman Ross. Les nageurs commencent lentement à abandonner la course, jusqu’à ce que George soit seul à combattre les profondeurs glacées, l’épuisement intense, et parfois même un requin. Comme il s’approche de la terre ferme, des milliers de personnes sont alignées sur la rive, fanaux allumés, et lancent des encouragements au nageur solitaire pendant qu’il lutte contre la puissante marée montante. Le Canadien triomphant se dresse sur la rive après un incroyable et éreintant exploit de 15 heures et 45 minutes. Sa célébrité est instantanée. « The Catalina Kid » mais la une à travers le Canada et les États-Unis, alors que les offres affluent pour des passages dans des publicités, des appuis de produits et même un contrat de film de 250 000 $. Mais George qui est jeune, ne connaît rien à la célébrité et encore moins aux finances, succombe rapidement à ceux qui proclament savoir ce qui est bon pour lui et sa nouvelle fortune. Avant qu’il n’entreprenne la course, sa mère inquiète aura signé un contrat octroyant 40% de ses gains au Docteur O’Byrne, l’homme qui le loge en Californie et qui l’aide à se préparer en vue du marathon. Le Dr O’Byrne devient plus tard son gérant, alors que sa mère, sa tante, et même Monsieur Wrigley, le donateur de la bourse du marathon, s’impliquent dans ses opérations financières. Leur rôle dans la ruine de la jeune vedette canadienne n’est pas très clair, mais il suffit de dire que George ne verra jamais le contrat de film et émergera de toute l’affaire plus endetté qu’auparavant. Ses ennuis financiers, cependant, sont le moindre de ses soucis. C’est l’œil vicieux du public qui endommage de façon permanente le jeune champion. À son retour à Toronto, quelques 150 000 personnes se rassemblent pour recevoir leur nouveau héros local, mais ce qu’elles désirent par-dessus tout, c’est de voir cette légende vivante à l’action. Un marathon de 21 miles est organisé plus tard dans l’année à l’ENC, cette fois avec une bourse de 30 000 $, et il n’y a aucun doute que le Catalina Kid en sortira vainqueur à nouveau. La pression extérieure et les eaux glaciales du Lac Ontario, par contre, s’avèrent un peu trop pour lui, et il abandonne la course après seulement cinq miles. Le public laisse immédiatement libre cours à sa déception, surnommant l’athlète de lâcheur et de poseur. Tout aussi rapidement que son nom s’était élevé vers les nobles sommets, il en retombait maintenant. L’ENC continue d’organiser ses marathons de natation annuels, alors que George persiste à tenter de reprendre son statut de champion. En 1928, les eaux frigides empêchent tous les concurrents de terminer le marathon, et la course est déclarée hors-concours. En 1929 et en 1930, il doit abandonner quand il est affligé de graves crampes. Quand il sort enfin victorieux en 1931, son étoile est ternie à un tel point que très peu de gens semblent intéressés. George Young se retire de la compétition peu après, et travaille pour la ligne de chemin de fer de la Pennsylvanie jusqu’au décès de sa seconde épouse en 1953, puis pour la Commission des parcs à Niagara Falls jusqu’à la fin de ses jours en 1972. Bien qu’il ait conquit les profondeurs aqueuses du Pacifique, il ne noie presque dans un océan d’obligations et d’attentes que lui valent son statut de célébrité. Ce n’est que des années plus tard que les médias et le public réalisent le mauvais traitement qu’ils ont fait subir au jeune athlète et tentent de rectifier la situation. En 1950, le Catalina Kid est reconnu comme le plus grand nageur canadien de la première moitié du siècle. Il reçoit plus tard une place d’honneur à l’Ontario Aquatic Hall of Fame ainsi qu’au Temple de la renommée internationale de nageurs de marathon. Il est aussi responsable de la notoriété du marathon de nage à Toronto, qui devient rapidement un des événements de l’ENC les plus prisés.