« Je crois en la vérité, la décence et l’intégrité des nouvelles » déclare-t-il. Pendant 26 ans, Jack Dennett anime l’émission de nouvelles de 8 h et de 18 h 30 sur les ondes de la radio de CFRB, avec plus d’auditeurs que tout autre animateur au Canada. Les professeurs demandent des transcriptions de ses émissions, qu’il écrit lui-même d’ailleurs, pour les distribuer à leurs élèves comme des exemples d’écriture claire et concise en langue anglaise; pas un si mauvais compliment pour quelqu’un qui n’a jamais complété ses études secondaires. Jack voit le jour à Calgary, et son intérêt intense pour la radiodiffusion le mène à refuser une carrière athlétique pour accepter un emploi à l’âge de 15 ans comme balayeur de plancher à la station de radio CFCA de Calgary. L’année suivante, après sa première présence en ondes lors de son 16e anniversaire, on lui accorde sa propre émission. Sa voix est remarquable, et serait parfaite pour des postes plus rentables comme annonceurs commerciaux, mais c’est plutôt les émissions de nouvelles qui l’intéressent. En 1935, il commence à présenter ses commentaires entre les périodes de la Ligue de hockey senior de Regina. En 1943, il se joint à la station radio CFRB de Toronto où il sera associé aux émissions de la LNH pendant 30 ans. Il est un des premiers membres de la célèbre Ligue du vieux poêle avec les réguliers Wes McKnight, Bobby Hewitson, Elmer Ferguson et Court Benson et, en 1952, rejoint le reportage télévisé du hockey sur Hockey Night in Canada. Ses émissions le caractérisent par leur clarté, leur esprit et leur compassion pour l’homme ordinaire. Il est le seul Canadien à passer sur les ondes avec sept Premiers ministres du Canada, commençant par R.B. Bennett en 1943 pour finir avec Pierre Trudeau. Que ce soit en verbalisant des opinions sportives sur Hockey Night in Canada, en prônant les vertus d’une certaine société pétrolière ou encore en faisant la lecture des nouvelles, Jack Dennett est digne de confiance. De plus, étant donné sa connaissance exhaustive de la tradition athlétique au Canada, il est le candidat idéal à la présidence du Comité de sélection du Temple de la renommée des sports du Canada. Le cancer est responsable de son décès prématuré à l’âge de 59 ans et porte un coup terrible aux Canadiens et aux Canadiennes alors que, privés quotidiennement du calme de sa voix sur les ondes, ils sont un peu moins rassurés sur ce qui se passe dans le monde. Ça, c’était son travail à lui, et personne ne l’aura fait aussi bien que lui.