Membre du Panthéon
Bill Crothers
Intronisé en 1971
Détails membres
Faits saillants
Championat sénior national dans les épreuves de 440 verges et de 880 verges
Deux records les plus rapides des épreuves 880 verges du monde
A reçu le prestigieux Prix Lou-Marsh
Jeux de Tokyo - la médaille d’argent
A reçu le Trophée Lionel-Conacher
Intronisé au Temple de la renommée olympique canadienne
Jeux du Commonwealth - Médaille d'argent aux épreuves de 800m et 4x400m
Biographie
Pendant que Bill Crothers sécurise ses lunettes sur sa tête avec du ruban afin de bien voir à tout moment de la course, il a aussi une vision tout aussi claire de ce qui est bon ou non dans le monde des sports. Son point de vue ne flanche jamais. Selon lui, le sport doit toujours être, et seulement être, un loisir – et ceci venant d’un homme qui, en 1965, aura été le meilleur coureur du demi-mille au monde et aura consacré sa vie à la course. Plus précisément, il l'aura consacrée à la cause du sport amateur, à la nécessité d’offrir des chances égales à tous les Canadiens et Canadiennes, mais comme un prolongement à la vie, et non une raison d’être. Pour cette raison, il sera un athlète très en vue, tant sur que hors piste. Quand il entre au secondaire, Bill Crothers est le plus petit de sa classe, (avec moins de 1,5 mètres et de 40,8 kilos). Il commence à courir sérieusement dès l’âge de 15 ans et se développe rapidement sous la tutelle de Fred Foote, l’entraîneur du East York Track Club. De 1961 à 1968, il participe régulièrement aux compétitions, tant en salle qu’à l’extérieur, menant le peloton aux épreuves de 440 verges et de 880 verges. À un moment donné, il détiendra même tous les records nationaux, du 440 mètres jusqu’aux 1 500 mètres. Il établit un record olympique au demi-mille aux Jeux de Tokyo en 1964, et remporte la médaille d’argent. L’or va à Peter Snell de la Nouvelle-Zélande, avec qui Bill partage une intense et amicale rivalité depuis trois ans, quand Peter l’avait défait aux Jeux du Commonwealth en 1962. L’année suivante, dans une course d’un demi-mille lors d’une rencontre au Varsity Stadium de Toronto, (mesurant maintenant 1,8 mètre et pesant 70,3 kilos) Bill se glisse entre deux coureurs, sans les toucher ni perdre le rythme, prend l’allure du meneur, puis se détache du peloton et l’emporte sur son rival Peter Snell, devenant le champion incontesté du monde - un titre qu’il conservera encore contre Peter le mois suivant à Oslo. Il reçoit le prestigieux Prix Lou-Marsh en 1963 et le distingué Trophée Lionel-Conacher en 1964. Pendant ces années, il utilise aussi sa bourse pour étudier en pharmacie à l’Université de Toronto, obtenant son baccalauréat ès sciences en Pharmacie. Vers la fin des années 1960, Bill s’élève contre le fait que des athlètes amateurs canadiens vont s’entraîner dans des camps aux États-Unis, suggérant qu’un entraînement sur quatre saisons soit une meilleure base et qu’il est essentiel que les Canadiens et Canadiennes atteignent des normes internationales chez eux. Il dénonce sa réserve devant l’implication du gouvernement dans le sport, ce qui selon lui, contribue à la « professionalisation » du personnel et de l’entraînement qui, en retour, font en sorte que le sport ne soit plus un prolongement à la vie d’un athlète. Il craint que les athlètes apprennent assez tôt à ne pas faire de réels sacrifices pour intégrer le sport à leur vie et que, par conséquent, ils délaissent le sport avant d’avoir été de robustes et courageux compétiteurs. Bill Crothers sera aussi connu pour sa position sur la drogue dans le sport et pour son rôle dans « l’affaire Percival », pendant laquelle il sera l’instigateur d’une enquête sur la présumée distribution d’amphétamines aux jeunes athlètes par l’entraîneur Lloyd Percival. Son souci, en tant que pharmacien, est que ces drogues peuvent, à long terme, entraîner des problèmes de santé pour les athlètes. (Percival, après deux années de discussion amères entre les associations d’athlétisme provinciales et nationales, sera innocenté de toute accusation.)