Pour Johnny Bower le hockey ne s’arrête pas à 35 ou même 40 ans. Celui qu’on surnomme le « Mur de Chine » tant en raison de ses prouesses devant le filet que de son âge avancé (pour un hockeyeur), Bower connaît une étincelante carrière qui s’étale sur 25 ans. Il accroche finalement ses jambières à l’âge de 45 ans bien sonnés. Originaire de Prince Albert, en Saskatchewan, Bower est recruté par Cleveland en 1945 et passe 14 saisons dans la Ligue américaine de hockey. Il séjourne brièvement dans le LNH avec les Rangers de New York en 1953-1954 et en 1954-1955 avant d’être retourné dans les ligues mineures à l’automne 1955. Après avoir goûté à la grande ligue durant son bref passage, Bower est plus déterminé que jamais à revenir à la LNH et à y faire sa place. Il obtient sa chance en 1958 quand les Maple Leafs de Toronto réclament le cerbère déjà âgé de 34 ans. Bower refuse d’avouer son âge en public qui demeurera un mystère jusqu’à sa retraite en 1970. Au cours de ses 12 campagnes comme gardien numéro un avec les Leafs, Bower joue un rôle de premier plan dans la conquête de quatre coupes Stanley par les représentants de la Ville-Reine. Les performances de Bower parlent d’elles-mêmes. Il réussit 37 jeux blancs et conserve une moyenne de buts alloués de 2,53 en 534 matchs. À trois occasions il rafle le trophée Hap-Holmes Memorial à titre de meilleur gardien de la Ligue américaine de hockey en plus de remporter à deux reprises le trophée Vézina remis au gardien de la LNH ayant accordé le moins de buts. Quatre fois il mène les gardiens de la LNH au chapitre de la moyenne de buts alloués en plus d’être voté Joueur par excellence chez les Maple Leafs à trois occasions. Après avoir mené deux carrières couronnées de succès dans la Ligue américaine et la Ligue nationale de hockey, Bower releve un autre défi en acceptant les rôles de dépisteur et d’entraîneur adjoint qui allaient le garder associé aux Maple Leafs tout au long des années 70 et 80. En carrière, Bower dispute pas moins de 1 207 matchs répartis sur 27 saisons, un exploit qui semble à l’abri du temps. À l’instar de la structure qui orne le paysage de la Chine, Johnny Bower peut certainement être considéré comme l’une des merveilles du monde…du hockey.